Sunday, January 16, 2011

Karaoke in Japan (Marièke POULAT) - Fr

Le Karaoké
Une institution au Japon


Si il y a bien une chose que les Japonais aiment, c'est chanter. Et oui. Tous les clichés que vous pouviez avoir sur les Japonais coincés viennent de voler en éclat. Car c'est bien en chanson que de nombreuses soirées se passent... parfois accompagné d'un peu de bière, de cocktails à base d'Umeshu (l'alcool de prune) ou de Vodka, cela va sans dire. Ou comment on peut passer au Japon la nuit de Noël à huit enfermés dans une pièce de trois mètres carrés, tout au plus, à chanter des tubes de notre jeunesse en anglais ou les derniers singles des chanteurs de J-Pop à la mode tout en sirotant des cockails alcoolisés ou non.

Le Karaoké étant une institution au Japon de nombreuses chaînes proposent de venir chanter entre les cloisons isolées de leurs immeubles. Ainsi, dans certains quartiers très animés de nuit comme de jour, et fréquentés par des jeunes et des moins jeunes, comme Shinjuku, Shibuya ou Takadanobaba, de nombreux bâtiments se parent de gigantesques panneaux bleus à l'inscription évocatrice, pour peu que vous sachiez lire les Katakanas: « カラオケ » (ou Karaoké). C'est en leur sein que vous pourrez pratiquer le sport national.


Les enseignes des Karaokés
A Shinjuku de nuit


A l'entrée, un bureau de réception, comme dans un hôtel. Il s'agit de s'y présenter, de donner le nombre de personne et le nombre de temps que l'on compte passer à chanter. Une pièce nous est alors indiquée et il faut la rejoindre pour se lancer dans son petit récital. Le paiement s'effectue à la fin et ne dépend pas du nombre de personnes, mais uniquement du temps passé. Selon les compagnies et les jours, les prix varient. À la veille d'un jour férié ou des vacances, les prix augmentent. Les services proposés sont aussi assez différents. Certaines chaînes proposent de servir à boire et à manger, d'autres proposent carrément un Nomikai (tout ce que vous pouvez boire) durant la durée de temps fixée. Il est aussi possible de ramener de quoi grignoter. Ainsi, pour la nuit de Noël, une nuit entière de Karaoké (de 11h à 5h du matin) avec un Nomikai (et quelques sucreries que nous avions apportées de chez nous) m'est revenue à 2100 yens: 20€; ce qui reste assez raisonnable. Notez ici les horaires d'ouverture des Karaokés: pour la plupart ouverts sans discontinuer de 10h du matin à 5h du matin, ils permettent à ceux qui ont raté le dernier train de minuit et doivent attendre celui de 5h pour chez eux, de passer une nuit plutôt agréable et assez bon marché.

La première fois que l'on entre dans ce bâtiment, on est particulièrement surpris par le nombre de pièces qu'il y a sur un étage... mais aussi dans un immeuble, puisque l'on peut se retrouver dans la salle 666 (sans blague) au 6ème étage. Puis, l'on est frappé par la taille de la salle (quelques mètres carrés pas plus) et par sa disposition: un écran géant dans un angle, des canapés tout autour et au centre, une table pour pouvoir y poser les boissons. Arrive ensuite l'équipement technique: deux micros, bien évidemment, et deux ''télécommandes'' qui se présentent comme des écrans tactiles sur lesquelles ont peut choisir, en anglais ou en japonais, avec des stylets, les chansons et les chanteurs que l'on veut...


Le couloir de la mort...


Un Box de Karaoké typique



Car vient maintenant le temps de répondre à la question que vous vous posez sûrement: un étranger ne parlant pas un mot de japonais (et le lisant encore moins...) peut-il trouver de quoi s'amuser dans un karaoké japonais ? Et bien oui, oui, et re-oui ! Grâce à un grand nombre de chansons en anglais (des Beattles, aux classiques de Disney en passant par Britney Spears et les Offsprings), voir même en français (même si le choix est plus limité, vous devriez trouver sans peine l'Hymne à l'Amour d'Edith Piaf ou Poupée de Son de France Galles ^^)... et si vous maîtrisez quelques chansons japonaises et avez quelques bases de lecture des hiraganas, certaines chansons sont disponibles avec des furiganas (ces hiraganas qui permettent de lire les kanjis).

Un écran en japonais

Le temps choisi écoulé, il est temps de sortir. Selon les compagnies, la musique s'arrête quand le temps est écoulé, dans d'autres, non et il faudra surveiller l'heure sous peine de payer la prochaine demi-heure. Vient finalement le moment du payement. Il n'est pas trop douloureux pour une activité à Tokyo: il existe des chaînes qui proposent des tarifs à partir de 50¥ la demi-heure, mais le plus souvent, il faudra environ compter 300¥ pour l'heure...

Ce qui est assez cher tout de même mais vaut vraiment le coup tant on s'amuse et ce, surtout si on partage avec ses amis les mêmes goûts, ou au moins les mêmes délires musicaux ! Parce que quoi de mieux que de tous s'égosiller sur un morceau tout droit venu de notre enfance comme Part of the world (Partir là-bas) de la Petite Sirène ou les plus classiques Somebody to love de Queen ou Yellow Submarine des Beattles ?

POULAT Marièke


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